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Empreinte carboneMode & textile

Bilan carbone industrie textile : un secteur pointé du doigt

nuage
Par Gautier Mulak
mis à jour le 28 févr. 2024

industrie textile

L'industrie textile, et notamment l'industrie de la mode sont régulièrement pointés du doigt comme de mauvaises élèves en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Il s'agit en effet de secteurs où l'on utilise beaucoup de produits chimiques, de ressources en eau et de matières premières.

Dans cet article, notre équipe vous propose de partir à la découverte du bilan carbone de l'industrie textile. Vous verrez aussi qu'il existe de nouvelles alternatives pour une mode plus durable. L'Union européenne tente aussi de légiférer, pour limiter les impacts négatifs de ce secteur d'activité. 

Qu’est-ce qu’un bilan carbone ? 

Avant toute chose, il est impératif de définir ce qu'est un bilan carbone. La démarche consiste en la mesure de la quantité de gaz à effet de serre émise dans le cadre d'une activité. Dans cet article, il s'agit donc de savoir quelle est la quantité de GES émise par l'industrie textile.

On peut d'ores et déjà considérer que cet angle d'analyse n'est pas suffisant. En effet, cela ne prend pas en compte d'autres natures de pollution, comme la pollution de l'eau, ou encore des sols. 

Le bilan carbone ne prend pas non plus en compte la quantité de déchets issus de l'activité ou encore la façon dont ils peuvent éventuellement être recyclés. Cela reste néanmoins une bonne première approche, pour cerner les opportunités et risques du secteur en matière d'environnement. 

Quel est l’impact de l’industrie textile sur l’environnement ?

Pour permettre à chacun de prendre connaissance de l'impact de l'industrie textile sur l'environnement, voici quelques chiffres parlant de la pollution générée par cette dernière.

Quand on effectue le calcul du bilan carbone de l'industrie textile, on estime qu'elle entraîne à elle seule le rejet de 4 milliards de tonnes de CO2 dans le monde chaque année. 

Les ressources utilisées par l’industrie textile

Tout d'abord, la confection du textile nécessite l'utilisation de nombreuses ressources, précieuses pour la planète et pour la biodiversité. Pour donner un exemple concret, la simple fabrication d'un seul jean nécessite une moyenne de 9000 litres d'eau. Cela équivaut à 285 douches.

Si l'industrie textile est si gourmande en eau, c'est aussi à cause des matières premières utilisées. On estime que 24 % d'entre elles seraient du coton, réputé pour être extrêmement gourmand en eau.

Fabriquer du textile nécessite aussi généralement l'utilisation de nombreux produits chimiques et synthétiques, à l'impact environnemental désastreux. 70 % des fibres synthétiques comme le polyester sont par exemple issus de dérivés du pétrole, qui n'est pas une énergie renouvelable. 

L’impact de la production des vêtements

Les différentes étapes de fabrication, qui sont la filature, le tissage, la teinture, l'ennoblissement et la confection, alourdissent aussi le bilan carbone de l'industrie textile. 

Le transports du textile

Par ailleurs, ces différentes étapes de production ont souvent lieu dans des pays différents, entraînant aussi des rejets de gaz à effet de serre, pour transporter le textile entre chaque étape de fabrication. Récolte du coton en Inde, tissage en Chine ou encore confection en Turquie, nos vêtements font parfois le tour du monde avant d'être vendus en Europe.

La pollution de l’industrie textile

Il n'y a malheureusement pas de données officielles sur la quantité de CO2 émise, concernant les déchets issus de l'industrie textile. On parle notamment des nombreux vêtements qui sont jetés chaque année par les particuliers.

Ce que l'on peut retenir, c'est que moins d'1% des tissus sont recyclés. On peut donc présager que le reste de la production mondiale est détruite, ou enfouie.

L’essor de la fast-fashion

Il est important de souligner que l'impact négatif de l'industrie s'est renforcé depuis l'essor de la fast fashion. Il s'agit d'une industrie de la mode éphémère, avec des marques qui renouvellent rapidement l'éventail de vêtements proposés à la vente.

Cela entraîne l'utilisation de plus de fibres synthétiques, et décuple aussi les rejets de gaz à effet de serre au cours de toutes les phases de production des vêtements. 

Lutter contre la fast fashion, c'est aussi lutter contre l'empreinte carbone du secteur, en régulant l'utilisation abusive d'une matières premières souvent polluantes. 

Que faut-il prendre en compte pour calculer un bilan carbone dans l’industrie textile ?

Pour une entreprise du secteur souhaitant calculer son bilan carbone, pour entamer une transition écologique, il est important de prendre en compte toutes les étapes pouvant entraîner des émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, nous vous proposons un plan détaillé, permettant de prendre en considération chaque impact sur l'environnement. Cela revient en fait à analyser le cycle de vie du produit. 

Lancer dans ce genre d'analyse, il faut se référer à la norme ISO 14040 et à la norme 14044.

analyse de cycle de vie du produit textile ILLUSTRATION A REFAIRE

L’impact des matières premières

La première étape pour dresser le bilan carbone d'une entreprise du domaine du textile, est d'analyser l'impact environnemental des matières premières utilisées. La culture du coton, du lin ou encore la production du polyester ont un impact environnemental.

Il faudra souvent faire appel aux informations détenues par les fournisseurs, pour connaître la quantité de gaz à effet de serre rejetée, pour obtenir la matière première utilisée.

Pour les entreprises qui se lancent dans le calcul de leur bilan carbone, cette étape peut être complexe. En effet, certains fournisseurs manquent de transparence, vis-à-vis de l'impact environnemental de la fabrication des matières essentielles à la création des textiles. 

L'empreinte carbone de la production des vêtements

On va ensuite mesurer la quantité de CO2 rejeté au moment de la production des produits textiles. Cela peut prendre en compte les émissions de GES issues de l’utilisation d'énergie, des procédés de fabrication ou encore de l'utilisation de certains produits.

Le transport des textiles

Une fois le produit fini obtenu, il doit être transporté jusqu'au point de vente ou encore jusqu'au consommateur final. Une nouvelle fois, cette étape du cycle de vie du produit va occasionner le rejet de gaz à effet de serre, et viendra alourdir l'impact carbone des produits.

L'industrie du textile doit donc réussir à quantifier le volume de CO2 rejeté au moment du transport. Cela dépend en général des modes de transport, qu'il s'agisse de camions, d'avions ou de modes de transport plus écologique, une empreinte carbone doit être déterminée. 

La distribution des vêtements

La distribution des vêtements peut aussi entraîner le rejet de gaz à effet de serre. En effet, il faut calculer une empreinte carbone, relative aux dispositifs de commercialisation.

La production de PLV ou encore tout simplement d'étiquettes ont un impact environnemental. 

Il en va de même pour toutes sortes d'opérations marketing comme l'envoi de newsletter ou encore la production de catalogues.

L’utilisation du textile

L'utilisation du textile par le client final peut aussi avoir un impact environnemental. L'impact carbone du port d'un vêtement peut être extrêmement difficile à calculer. Sur le papier, on pense que cela ne rejette pas de CO2. Certaines actions peuvent néanmoins entraîner le rejet de GES, comme la combustion du vêtement.

Le comportement des consommateurs fait partie des données les plus difficiles à anticiper, quand on établit un bilan carbone. 

La fin de vie du produit 

Pour finir, il appartient aux acteurs de ce secteur de connaître le futur des vêtements, en anticipant la fin de vie du produit.

Les matières synthétiques n'offrent que très peu de perspectives de recyclage. des matières naturelles comme le lin ou encore le coton sont effectivement plus prometteuses dans la matière. On va devoir calculer l'impact carbone de cette dernière étape de cycle de vie du produit.

Pourquoi calculer le bilan carbone de l’industrie textile ?

Le bilan carbone de l'industrie textile se compte en milliard de tonnes. Face à la prise de conscience massive des consommateurs, mais aussi aux nouvelles obligations légales, les entreprises sont dans l'obligation de faire de leur bilan carbone une priorité.

Inciter les entreprise à réduire l’empreinte carbone de leur activité

Le fait d'établir un bilan carbone peut effectivement permettre à une entreprise de prendre conscience de l'impact environnemental d'un vêtement. Cela peut être l'occasion de sensibiliser, sur les effets d'une telle activité sur la planète.

Le bilan carbone peut permettre de trouver de nouvelles pistes, pour réduire la quantité de gaz à effet de serre émise.

Si l'industrie de la mode semble condamnée à polluer, il existe effectivement de nouvelles alternatives vers lesquelles on peut se tourner. 

Répondre aux normes en matière de rejet de gaz à effet de serre

Face à la pollution générée par l'industrie de la mode, l'Europe mais aussi la France ont décidé de légiférer. L'établissement du bilan carbone est donc aussi l'occasion de répondre aux différentes obligations légales, qui s'imposent désormais aux entreprises du secteur. 

Sensibiliser les particulier sur l’impact environnemental de leurs achats

Pour finir, le bilan carbone permet aux entreprises de faire preuve de plus de transparence sur l'impact environnemental de leurs produits.

Cela permet à terme de sensibiliser les consommateurs à l'impact environnemental de leurs achats. À terme, cela devrait donc permettre de rentrer dans un cercle vertueux, où les clients privilégient les produits les plus éthiques et respectueux de l'environnement.

Bilan carbone de l’industrie textile : ce que dit la loi

Il existe de nombreuses normes et autres lois à respecter, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Voici quelques-uns des textes les plus importants.

La loi Agec pour le secteur textile

Vous avez peut-être déjà entendu parler de la AGEC sous le nom de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Promulguée le 10 février 2020, elle entend modifier les modes de consommation, pour qu'elle soit plus durable.

Dans l'industrie du textile, cela se traduit par des obligations à faire preuve de transparence, pour sensibiliser les consommateurs face à l'acte d'achat. Les entreprises doivent donc mettre en place un affichage environnemental, présentant notamment la quantité de CO2 émise pour produire une pièce. 

La loi climat et résilience

La loi climat et résilience du 24 août 2021 bouleverse aussi profondément le secteur. Elle vise à une meilleure information des consommateurs, vis-à-vis de l'impact environnemental des produits qu'ils achètent.

On retrouve une nouvelle fois la notion d'étiquette environnementale, qui devra être présente sur les différents textiles en vente. 

Cette étiquette simple permettra d'accéder à une notation. Les consommateurs pourront facilement comparer l'impact environnemental de deux produits équivalents, selon un même barème.

L’arrivée de la directrice CRDS

La directive CRDS est une initiative de la Commission européenne. Certaines entreprises seront bientôt obligées d'effectuer un reporting, présentant de nombreuses données concernant des thématiques environnementales, sociétales et de gouvernance.

Il s'agit ici pour les investisseurs et les consommateurs, de pouvoir juger d'une entreprise sur des critères extra-financiers. On pourra ainsi savoir si l'entreprise correspond à une certaine éthique ou encore s'engage pour l'environnement.

Comment réduire l’impact environnemental de l’industrie textile ?

Une fois le bilan carbone établit, il existe de nombreuses pistes pour réduire les millions de tonnes de CO2 rejeter chaque année.

L’action des entreprises du domaine

Tout d'abord, les actions peuvent être menées par les entreprises. Celles qui fabrique des textiles ou encore des vêtements peuvent notamment : 

  • Limiter l'utilisation de produits synthétiques, pour se tourner vers des matières premières naturelles,
  • Limiter l'utilisation des produits chimiques tels que les teintures, dans la fabrication des vêtements,
  • Choisir un mix énergétique le plus respectueux possible de l'environnement,
  • Optimiser les modes de transport des marchandises et des produits finis, pour réduire les émissions de GES,
  • Envisager des modes de distribution et de communication écologique,
  • Inciter les consommateurs à faire une utilisation raisonnable des produits, en prolongeant par exemple au maximum leur durée de vie ou en favorisant la revente des vêtements non utilisés,
  • Mettre en place des actions pour compenser les émissions de gaz à effet de serre, comme planter des arbres, 
  • Anticiper la fin du cycle de vie des vêtements, en utilisant des matériaux recyclables. 

Le changement des habitudes des consommateurs 

Les consommateurs peuvent aussi prendre de nouvelles habitudes pour réduire le bilan carbone de l'industrie textile. On peut notamment : 

  • Acheter des vêtements confectionnés avec des matériaux respectueux de l'environnement,
  • Privilégier les produits made in France, ou fabriqués en Europe pour limiter l'impact du transport sur la planète,
  • Acheter des produits de seconde main,
  • Vendre ou donner les vêtements qui ne sont plus utilisés, pour éviter de les jeter quand ils sont encore en bon état, 
  • Choisir des marques éthiques, qui s'engagent pour l'environnement.

Les nouvelles alternatives

Dans l'industrie, de nombreuses marques proposent de nouvelles alternatives plus respectueuses de l'environnement. On note par exemple l'essor de l’upcycling. Cela consiste en une revalorisation des textiles existants, pour créer de nouvelles pièces. Parmi les entreprises françaises du secteur, on peut citer Resap, mise en lumière par l'émission Qui veut être mon associé.

Petites marques et grandes enseignes tentent aussi de proposer des produits éthiques, avec des matières respectueuses de l'environnement. Les magasins Jules ont par exemple décidé de développer une gamme éco-conçue.

Pour finir, de plus en plus d'entreprises relocalisent leur production en France. Le made in France est effectivement une solution de choix pour réduire la pollution entraînée par l'industrie textile.

Le bilan carbone avec Orki Green

Chez Orki, nous sommes des spécialistes du bilan carbone des entreprises. Si en tant que professionnel du secteur, vous souhaitez connaître l'impact environnemental de vos produits ou de votre activité, n'hésitez pas à faire appel à nos services.

Nous utilisons des méthodes de pointe pour vous fournir un bilan le plus fiable possible, depuis la production des matières premières, jusqu'à la fin du cycle de vie des produits. 

Si vous souhaitez vous engager pour le climat, notre entreprise vous permet de le faire en gagnant du temps, grâce à l'appel à un prestataire externe de confiance. Nous vous proposons aussi des solutions simples, dont vous pourrez vous emparer, tant pour prendre des décisions, que pour trouver des axes de développement plus durable. 

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