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Reporting CSRD : comment réussir son analyse de double matérialité  ?

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Par Gautier Mulak
mis à jour le 23 déc. 2024

L’analyse de la double matérialité est indispensable pour construire votre reporting CSRD. Si vous ne savez pas par où commencer, ce guide complet vous aidera à comprendre le concept et amorcer votre analyse

Au programme : un rappel essentiel sur les composantes de la double matérialité et des conseils méthodologiques pour la mesurer. Un indispensable pour gagner du temps dans votre reporting et réaliser une analyse efficace

Le B-A-BA de la double matérialité 

La matérialité, de quoi parle-t-on ? 

Le concept de « matérialité » est emprunté au domaine de la comptabilité et de l’audit financier. Il a été popularisé par des normes comptables, comme les IFRS (International Financial Reporting Standards) et les GAAP (Generally Accepted Accounting Principles). 

La matérialité financière désigne tous les éléments qui peuvent impacter la santé financière de votre entreprise. L’analyse de la matérialité permet d’identifier les éléments qui ont une influence significative sur les performances, la stratégie ou la réputation de l’entreprise. Il peut s’agir : 

  • d’éléments sociaux ;
  • d’un contexte politique ou géopolitique ;
  • d’une réalité économique ;
  • d’éléments environnementaux ;
  • d’éléments humains…

Double matérialité et matérialité simple, quelles différences ? 

Le Global Reporting Initiative (GRI) a joué un rôle clé dans l’émergence du concept de double matérialité. L’objectif étant d’adapter cette notion à des enjeux extra-financiers

La matérialité en CSRD comporte donc 2 axes de réflexion : 

  • La matérialité financière évoquée précédemment.
  • La matérialité d’impact : les conséquences que votre activité a sur les thématiques environnementales, sociales et économiques. 

Concrètement, l’analyse de la double matérialité consiste à considérer une liste d’enjeux et de sous-enjeux que l’on juge importants pour notre activité. Chaque enjeu est ensuite étudié pour en identifier les impacts, les risques et les opportunités

Prenons l’exemple d’une entreprise agroalimentaire qui cherche à analyser les enjeux de son activité. 

  • Impact : les élevages bovins ont un fort impact sur le réchauffement climatique à cause de la libération de méthane.
  • Risque : l’agroalimentaire est exposé régulièrement à la volatilité des prix.
  • Opportunité : l’entreprise pourrait se positionner sur la production de plats moins carbonés qui présentent une belle opportunité de marché et permettrait de répondre aux enjeux climatiques.

Une analyse de double matérialité bien exécutée permet donc aussi à l’entreprise de se projeter sur de nouvelles opportunités durables. Au-delà du reporting CSRD, cet exercice est donc aussi un levier de croissance à exploiter. 

Qu’est-ce que la CSRD et en quoi l’analyse de double matérialité est-elle centrale ? 

La directive CSRD a été introduite en 2022 par l’Union Européenne. Il s’agit d’un ensemble de mesures qui invitent les entreprises à mesurer leur impact sur l’écosystème et à produire des rapports exhaustifs

L’analyse de la double matérialité est un pan essentiel de ces rapports : 

  1. Les résultats de l’analyse déterminent les ESRS matériels et donc, les infos à faire figurer dans le rapport de durabilité.
  2. Elle permet d’avoir une meilleure lecture des risques et impacts des activités de l’entreprise.
  3. Elle prend en compte les externalités de l’entreprise et leur influence sur l’environnement.
  4. Elle offre une visibilité et une traçabilité sur chacun des points pour suivre les initiatives de l’entreprise et les mesures mises en place. 

Réaliser son analyse de double matérialité : la méthode Orki  

Orki accompagne les entreprises dans leur analyse de double matérialité à travers 5 étapes clés. 

Étape 1 : Kick off et cadrage de la mission 

Une réunion de cadrage (kick off) est organisée pour passer en revue les objectifs du projet, les attentes de l’entreprise et les parties prenantes. Les interlocuteurs importants sont sollicités : chef de projet CSRD dans l’entreprise, directions métiers, RH, direction financière…

L’occasion de faire un rappel sur les enjeux et les impératifs CSRD et de bien définir en amont leur rôle de chacun. À l’issue de cette première rencontre, chaque partie prenante a bien conscience des risques et opportunités associés à cette analyse et comprend sa mission. 

Cette étape est indispensable pour structurer la mission et réaliser une analyse efficace. 

Étape 2 : Rétroplanning 

La deuxième étape est dédiée à la mise en place d’un rétro planning clair et de définir les principaux jalons de la mission. Les chefs de projets sont conviés à cette seconde réunion et aident les experts à définir un plan d’action. 

Étape 3 : Cartographie de la chaîne de valeur 

Dans un troisième temps, l’équipe cartographie la chaîne de valeur. À cette étape, le chef de projet est mobilisé pour identifier toutes les parties prenantes de la supply chain : producteurs, acteurs de transformation, logistique, distribution, consommateurs… et toutes les communautés qui gravitent autour de ces acteurs. 

L’équipe se nourrit du retour terrain et de l’expertise des profils opérationnels pour identifier quelques enjeux saillants sur la chaîne de valeur. Ici, l’objectif est de faire émerger les principaux points à traiter dans l’analyse de double matérialité. 

Étape 4 : Évaluation 

La 4e étape est dédiée à l’évaluation. L’équipe diffuse des questionnaires aux parties prenantes secondaires pour collecter des données et affiner l’analyse de la chaîne de valeur

Les données sont analysées sur la base d’une grille d’évaluation proposée par l’EFRAG, l’organisme européen qui a consolidé la méthodologie CSRD. 

Cette étape est indispensable pour construire une analyse fiable qui reflète la réalité de l’entreprise. Il est important de mobiliser toutes les parties prenantes. 

Étape 5 : Création de la matrice 

Les résultats obtenus à la suite de l’évaluation sont reportés sur une matrice de double matérialité. Il s’agit d’un élément visuel sur lequel figurent les différents enjeux matériels et non matériels abordés. 

Comment utiliser les résultats de l’analyse ?

À partir des résultats de cette analyse, les entreprises peuvent identifier les enjeux matériels qui doivent être intégrés dans leurs rapports de durabilité. Ces enjeux matériels sont ceux qui ont un impact significatif sur la performance de l’entreprise et sur ses parties prenantes.

Par ailleurs, l'analyse de double matérialité peut être utilisée comme un outil de visualisation qui offre un point de départ à l'entreprise pour élaborer sa stratégie RSE. La matrice finale permet en effet d’identifier rapidement les enjeux les plus matériels. L’entreprise peut ensuite mettre en place un plan d’action pour mieux gérer ces risques et limiter son impact environnemental et social

Par exemple, si l’analyse de double matérialité fait remonter des risques au niveau des approvisionnements, l’entreprise peut choisir de diversifier ses sources d’approvisionnement, de relocaliser certaines activités ou de renégocier ses contrats. 

5 conseils de Gautier pour réussir son analyse de double matérialité 

Voici les 5 conseils indispensables de Gautier Mulak, co-fondateur d’Orki, pour réaliser une analyse de double matérialité efficace : 

  1. Impliquer toutes les parties prenantes le plus tôt possible : Les acteurs principaux sont onboardés lors du kick off (chefs de projets, par exemple). Les interlocuteurs secondaires sont impliqués grâce à des questionnaires personnalisés, il est essentiel de mixer l’analyse quantitative avec l’analyse qualitative.
  2. Ne pas négliger la dimension humaine : Il est essentiel de déployer des ressources humaines pour réussir son analyse de double matérialité, en particulier sur des enjeux méthodologiques.
  3. Mesurer et consolider les méthodologies qui permettent de mesurer et de suivre l’analyse de la double matérialité. Cela permet, entre autres, de gagner de la visibilité et de baser vos décisions sur des données fiables.
  4. Adopter le bon état d’esprit avant de commencer son analyse : L’analyse de double matérialité est avant tout un exercice de réflexion et d’introspection pour les dirigeants de l’entreprise.
  5. Ne pas hésiter à internaliser : Orki est un facilitateur qui fournit les clés et les ressources à l’entreprise pour réaliser l’exercice, mais à terme, l’objectif est toujours d’être autonome sur son analyse. 

Vous en savez désormais un peu plus sur la double matérialité. Vous souhaitez construire votre rapport et avez besoin d’être accompagné ? 

Les experts Orki vous accompagnent à chaque étape de la mission : double matérialité, analyse d’écarts, collecte de données… Nous mettons en place des outils innovants pour faciliter la consolidation de votre rapport. Contactez gratuitement les experts Orki pour engager la discussion.

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