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Comment intégrer l’ACV dans une stratégie RSE ?

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Par Gautier Mulak
mis à jour le 13 févr. 2025

Face à l’évolution des attentes des consommateurs, beaucoup d’entreprises se questionnent sur l’intégration d’une démarche durable dans une stratégie RSE. Parmi toutes les ressources disponibles, l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) propose une approche globale et multicritère, permettant d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit tout au long de son cycle de vie.

Mais comment intégrer l’ACV dans une stratégie RSE ? Quels outils et profils mobiliser ? Et comment exploiter les résultats pour réduire l’impact environnemental global tout en renforçant la compétitivité ? Cet article répond à toutes vos questions sur cette méthode.

Qu’est-ce que l’ACV ?

L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est une méthode d’évaluation normalisée, conçue pour analyser les impacts environnementaux d’un produit tout au long de son existence. Contrairement au bilan carbone, qui se concentre sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et les traduit en équivalent CO₂ (CO₂e), l’ACV offre une approche plus complète. Elle évalue non seulement les émissions de GES, mais aussi d'autres impacts environnementaux tels que la consommation d’eau, la pollution de l’air et de l’eau, ainsi que d’autres facteurs influençant l'environnement.

L’ACV est surtout pertinente pour les entreprises de production, car elle permet d’identifier les impacts à chaque étape du cycle de vie d’un produit : de l’extraction des matières premières à la fin de vie. C’est utile pour les entreprises souhaitant intégrer une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), car cela leur permet de cibler précisément les améliorations et les mesures de réduction des impacts identifiés.

Les phases clés du cycle de vie d’un objet

Pour comprendre l’application de l’ACV, prenons l’exemple d’un ordinateur portable. Voici les différentes phases de son cycle de vie :

  1. Extraction des matières premières, comme des métaux rares et autres matériaux nécessaires (le lithium pour les batteries ou le silicium pour les circuits). Cette étape a un impact sur l’environnement en termes de consommation d’énergie et de dégradation des écosystèmes.
  2. Assemblage et fabrication, ce qui inclut des processus industriels gourmands en énergie, émettant des polluants atmosphériques et générant des déchets industriels.
  3. Distribution et logistique, qui, pour les transports internationaux, souvent effectués par bateau ou avion.
  4. Utilisation des produits, ce qui nécessite de l'électricité, dont l'impact environnemental dépend largement du mix énergétique du pays où ils sont employés. En France, l'électricité est couverte par l’énergie nucléaire (environ 70 %). Cela permet un impact carbone relativement faible par rapport à des pays dépendants du charbon ou du gaz.
  5. Fin de vie des produits, qu'il s'agisse de recyclage ou de mise au rebut. Elle pose la question de la récupération des matériaux précieux souvent mal exploitée, ainsi que de la pollution engendrée par les composants non recyclables.

L’Analyse du cycle de vie d’un objet

Les normes encadrant l’ACV

L’ACV s’appuie sur plusieurs normes internationales :

  • ISO 14040 définit les principes généraux et le cadre méthodologique de l’ACV.
  • ISO 14044 détaille la méthodologie et les exigences pour mener une ACV complète.

Ces normes assurent la transparence et la crédibilité des analyses, ce qui assure une bonne intégration de l’ACV dans une stratégie RSE. Des normes sectorielles, comme l’EN 15804 pour la construction, permettent également d’adapter la démarche aux spécificités de chaque industrie.

En intégrant l’ACV dans leur stratégie RSE, les entreprises peuvent identifier les leviers d’amélioration environnementale les plus pertinents et communiquer de manière crédible sur leur performance. Cette démarche pro-active répond aux attentes croissantes des parties prenantes en matière de durabilité.

Qui peut réaliser une ACV ?

Toutes les entreprises sont concernées par l’ACV. Certaines sont encouragées à adopter cette démarche en raison de leur impact environnemental significatif ou des réglementations qui leur sont appliquées.

Quelles sont les entreprises prioritaires ?

Les entreprises industrielles, notamment celles impliquées dans la production et la distribution, sont les premières candidates pour mener une ACV. 

En revanche, les entreprises de prestations de services s’intéressent moins à l’ACV, car leur impact environnemental est souvent plus difficile à quantifier. Cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas réaliser une ACV !

Le secteur du bâtiment

Le bâtiment est l’un des secteurs les plus concernés par l’ACV, à cause de son empreinte environnementale significative tout au long du cycle de vie des constructions. Cela inclut :

  • L’impact environnemental de l’extraction des matières premières, telles que le sable, les graviers, les métaux, ainsi que d’autres matériaux nécessaires à la production de ciment ou d’acier génère une importante dégradation des écosystèmes, une forte consommation d’énergie, et des émissions massives de CO₂.
  • La fabrication des matériaux de construction, très énergivore et impliquant des étapes telles que le chauffage à haute température dans les cimenteries ou la fonte des métaux dans les aciéries. Ces activités émettent également des polluants atmosphériques, tels que les particules fines et les oxydes d’azote.
  • Les méthodes de construction qui nécessitent l’utilisation de machines lourdes, la gestion des déchets de construction et les consommations d’eau contribuent à l’empreinte carbone. 
  • L’utilisation des bâtiments à cause de la consommation d’énergie (chauffage, climatisation, éclairage), des émissions indirectes liées à l’utilisation des énergies fossiles ou encore de l’obsolescence rapide de certains équipements. 
  • La démolition et la gestion des déchets, qui génère des tonnes de gravats.

Les secteurs à forte empreinte carbone : chimie, énergie et agroalimentaire

Ces industries génèrent également une part importante des émissions de gaz à effet de serre et d’autres impacts environnementaux.

  • La chimie : pilier de nombreux secteurs (pharmaceutique, plasturgie, peintures, etc.) et responsable de processus à forte intensité énergétique et générateurs de polluants. L’ACV permet d’évaluer l’impact des matières premières (comme le pétrole ou les produits issus de la biomasse), des procédés de fabrication (émissions toxiques, consommation d’eau), et de la fin de vie des produits (recyclabilité des plastiques, biodégradabilité).
  • L’énergie : l’ACV dans ce secteur vise à comparer l’impact environnemental des différentes sources d’énergie (énergies fossiles, renouvelables, nucléaire). Elle prend en compte des éléments tels que l’extraction des ressources (pétrole, gaz naturel, uranium, etc.), la fabrication et l’installation des infrastructures (panneaux solaires, éoliennes, centrales nucléaires ou thermiques) ou encore les émissions générées pendant la production et la distribution d’énergie.
  • L’agroalimentaire : ce secteur est étroitement lié à la gestion des ressources naturelles (sols, eau, biodiversité) et à la sécurité alimentaire. L’ACV permet d’évaluer l’impact de la production agricole (usage de pesticides, consommation d’eau, émissions de méthane des élevages), les procédés de transformation et de conditionnement (utilisation de matériaux d’emballage, consommation d’énergie), la distribution et la consommation finale des produits (transport, gaspillage alimentaire) et la fin de vie des produits (recyclage ou gestion des déchets).

Est-ce qu’on peut faire une ACV sur un service ?

C’est possible ! Par exemple, une entreprise développant et distribuant un logiciel peut réaliser une ACV pour analyser :

Les ressources nécessaires à la conception

Cela inclut :

  • La consommation d’énergie pour le développement du logiciel, que ce soit par les développeurs qui travaillent sur des ordinateurs qui consomment de l’électricité, ou par les opérations de test, de simulation, et de compilation nécessitent des serveurs dédiés ou des environnements de développement cloud.
  • Les ressources matérielles, c’est-à-dire les serveurs physiques, les outils de collaboration, ainsi que les infrastructures cloud. 
  • Le cycle de vie des équipements informatiques.

L’utilisation du service par les clients

Cela inclut :

  • L’énergie consommée pour faire fonctionner le logiciel sur les dispositifs des utilisateurs, que ce soit des ordinateurs, des tablettes, ou des smartphones. L’efficacité énergétique du logiciel et sa capacité à fonctionner sur des appareils à faible consommation peuvent influencer cet impact.
  • Les serveurs nécessaires pour faire fonctionner le service. Si le logiciel repose sur une architecture client-serveur, des serveurs cloud ou locaux sont utilisés pour traiter les requêtes, stocker les données ou fournir des fonctionnalités. 
  • Les infrastructures réseau

L’évaluation d’un service reste plus complexe que celle d’un produit physique.

Pourquoi réaliser une ACV ?

Réaliser une ACV présente plusieurs avantages pour les entreprises, notamment celles engagées dans une démarche RSE. Cela permet de :

  • Identifier les leviers d’amélioration et cibler des actions pour réduire l’empreinte écologique.
  • Se conformer aux réglementations.
  • Communiquer de manière transparente et renforcer la crédibilité des actions de l’entreprise.
  • Anticiper les attentes du marché.

Comment se déroule une ACV ?

Déroulement ACV

Quels outils pour réaliser une ACV ?

Plusieurs logiciels permettent de réaliser une ACV :

Ces outils aident à structurer l’analyse, à collecter les données et à calculer les impacts environnementaux.

Quels profils sont impliqués dans une ACV ?

Les profils mobilisés pour une ACV sont similaires à ceux impliqués dans un bilan carbone, mais avec quelques spécificités :

  • Les responsables RSE, qui jouent un rôle central en coordonnant la démarche et en s’assurant de l’alignement avec la stratégie de l’entreprise.
  • Les ingénieurs et techniciens, qui apportent une expertise indispensable sur les matériaux utilisés (origine, type, impact), les processus industriels, et les options de recyclage ou de valorisation.
  • Les responsables achats, qui fournissent des informations détaillées sur les fournisseurs et leur localisation, ainsi que les caractéristiques des matériaux et des composants utilisés.

Quels résultats obtient-on à l’issue d’une ACV ?

L’ACV fournit des indicateurs clairs, par exemple :

  • Un ordinateur portable a émis 150 kg de CO₂ tout au long de son cycle de vie.
  • Il a requis l’utilisation de 200 litres d’eau.

Pour mieux comprendre les résultats, on peut les décomposer par phase du cycle de vie du produit. Cela permet d’identifier quelles phases sont les plus impactantes d’un point de vue de chaque critère d’impact.

Comment exploiter les résultats d’une ACV pour ajuster sa stratégie RSE ?

Une fois les phases les plus impactantes identifiées, il est possible de prioriser les actions à mener.

Par exemple, si l’extraction des matériaux est particulièrement impactante, l’entreprise peut travailler sur :

  • la réduction des matériaux nécessaires ;
  • le choix de matériaux moins impactants, par exemple biosourcés ou recyclés ;
  • ou l’optimisation des processus d’extraction.

L’objectif principal, ce n’est pas seulement de mesurer et de collecter des informations, mais de disposer des informations les plus pertinentes et qualitatives possibles, pour ensuite :

  • Mettre en place des actions visant à réduire l’impact environnemental du produit,
  • Et, par extension, réduire l’impact environnemental de l’entreprise.

Étude de cas : réduire l’impact environnemental d’un ordinateur

Le cycle de vie d'un ordinateur

Reprenons l’exemple d’un ordinateur, et d’une entreprise qui souhaite minimiser son impact environnemental. Plusieurs options s’offrent à elle :

  • Améliorer l’efficacité énergétique, en investissant en R&D pour concevoir des ordinateurs moins énergivores tout en maintenant leur performance. Cela permet de réduire les émissions liées à leur utilisation.
  • Renforcer la recyclabilité, et intégrer, dès la conception, des matériaux et des processus qui facilitent le recyclage en fin de vie.

Aujourd’hui, la recyclabilité est un levier très étudié par les entreprises, car il combine impact environnemental réduit et optimisation des ressources.

Comment Orki accompagne ses clients sur l’ACV ?

Orki propose une méthode structurée et adaptable pour aider ses clients à intégrer l’ACV dans leur stratégie environnementale. Cela passe par :

  • Le cadrage de l’étude, qui permet de poser des bases solides pour garantir la pertinence et la précision de l’analyse.
  • La mise à disposition d’une plateforme dédiée, pour accompagner ses clients tout au long du processus.
  • La mise à disposition de modèles de collecte sur-mesure, conçus pour faciliter la consolidation des données auprès des différentes parties prenantes.
  • La traduction des données en indicateurs environnementaux, ce qui garantit une analyse multicritère solide, couvrant des impacts tels que la consommation d’eau ou l’épuisement des ressources.
  • La revue analytique des résultats, afin d'identifier les phases les plus impactantes du cycle de vie. et de formuler des recommandations pratiques pour réduire l’empreinte environnementale.
  • La création de scénarios sur la plateforme avec laquelle il est possible de faire varier différents paramètres, et d’évaluer le gain environnemental des ajustements effectués.

Orki propose un accompagnement sur-mesure pour intégrer l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) dans une stratégie RSE efficace et adaptée à chaque entreprise. Notre méthode structurée vous aide à identifier les leviers d’amélioration environnementale et à transformer vos analyses en actions concrètes. Vous souhaitez en savoir plus sur l’intégration de l’ACV dans votre stratégie RSE ? Contactez-nous !

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