Nombreuses sont les entreprises à vouloir décarboner leur chaîne de valeur, pour des raisons éthiques ou tout simplement pour répondre à des obligations légales. Le scope 3, réunissant les émissions indirectes de gaz à effet de serre d'une activité, peut paraître difficile à réduire.
Dans cet article, vous verrez qu'une bonne connaissance de la chaîne de valeur d'une entreprise est une première étape clé pour y parvenir. Vous découvrirez aussi les étapes qui attendent les professionnels souhaitant agir sur leur scope 3.
Qu’est-ce que la chaîne de valeur ?
Avant toute chose, il est primordial de bien cerner le concept de chaîne de valeur, pour savoir comment cette dernière peut être globalement décarbonée. Cela permettra notamment de rentrer dans le cadre du GHG Protocol.
Définition de la chaîne de valeur
Le concept de chaîne de valeur fait référence à l'ensemble des activités d'une entreprise, lorsqu'elle conçoit, produit, commercialise livre ou encore soutient des produits ou des services. Il s'agit donc d'une vision très globale de l'activité qui ne se contente pas d'une analyse interne.
On distingue les activités principales et les activités de soutien.
Les activités principales
Les activités principales sont en quelque sorte le cœur de métier d'une entreprise. Cela regroupe :
- La logistique en interne,
- Les opérations comme la transformation de matières premières,
- Toute la logistique externe visant par exemple à distribuer les produits,
- Le marketing,
- Les différents services proposés directement par l'entreprise.
Les activités de soutien
Les activités de soutien sont l'ensemble de celles qui viennent soutenir les activités précédemment mentionnées. Il peut s'agir de :
- La gestion des infrastructures,
- La gestion des ressources humaines,
- Le développement technologique,
- L'approvisionnement.
Connaitre sa chaîne de valeur pour décarboner le scope 3
Une bonne connaissance de sa chaîne de valeur est absolument indispensable pour décarboner le scope 3. Il s'agit véritablement de cerner les émissions indirectes de gaz à effet de serre autres que celles déjà référencées dans le scope 1 et le scope 2.
Définition du scope 3
Quand on comptabilise les émissions de carbone d'une entreprise, il est coutume de les diviser en 3 catégories distinctes qui sont le scope 1, le scope 2 et le scope 3.
Le scope 3 regroupe toutes les émissions de gaz à effet de serre causées indirectement par l'activité. De façon très concrète, il peut s'agir des émissions de gaz à effet de serre d'un fournisseur pour extraire des matières premières ou les transporter jusqu'à l'entreprise.
La prise en compte du scope 3 est absolument indispensable pour avoir une idée fixe des émissions de gaz à effet de serre global d'une entreprise. C'est aussi celui pour lequel la collecte des données est la plus difficile.
Les scope 1 et 2
Même s'ils ne sont pas le sujet de cet article, il était important pour nous de revenir sur ce que sont le scope 1 et le scope 2, pour éviter toute confusion.
Le scope 1 regroupe toutes les émissions de gaz à effet de serre directes à prendre en compte dans le bilan carbone d'une entreprise. Il peut par exemple s'agir de l'empreinte carbone du fonctionnement d'une machine nécessaire à la production d'un produit.
Le scope 2 fait quant à lui référence aux émissions indirectes de l'entreprise exclusivement liées à l'utilisation de l'énergie. Ici, on va donc s'intéresser au mix énergétique permettant le fonctionnement de l'activité.
L’identification des sources d’émissions
Une bonne connaissance de la chaîne de valeur d'une entreprise est idéale pour calculer son empreinte carbone et ses émissions directes et indirectes.
En effet, en connaissant tous les éléments susceptibles de produire des émissions de gaz à effet de serre, on pourra effectuer cette classification selon les trois catégories précédemment mentionnées.
La détermination de la chaîne de valeur peut être déléguée à un prestataire externe, disposant d'une certaine expertise, pour prendre en compte la totalité des activités susceptibles d'être intéressantes dans le cadre d'un bilan carbone.
La collecte des données
La chaîne de valeur permet ensuite de pouvoir collecter les données nécessaires à l'évaluation du scope 3. On saura effectivement beaucoup plus facilement quels interlocuteurs doivent être questionnés sur leur bilan carbone, pour calculer les émissions indirectes liées à l'activité de l'entreprise.
La mise en place d’un plan d’action
Il s'agit aussi de savoir sur quelle partie de la chaîne de valeur agir pour réduire le bilan carbone et l'impact de l'entreprise sur le changement climatique. Ainsi, pour les émissions indirectes, on pourra choisir d'agir sur les parties les plus polluantes de l'activité, pour avoir un véritable impact significatif sur la quantité de gaz à effet de serre émise.
Communiquer sur la réduction des émissions du scope 3
Par la suite, l'entreprise pourra communiquer sur la façon dont elle a choisi de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Il ne s'agit pas toujours de démontrer des conditions de production écologiques. On peut aussi mettre en avant le choix d'un fournisseur permettant de réduire ses émissions indirectes.
Comment décarboner le scope 3 ?
Si vous êtes une entreprise souhaitant réduire son impact sur le changement climatique à travers une réduction des émissions indirectes, voici les étapes qui vous attendent.
L’analyse de la chaîne de valeur de l’entreprise
Tout commence par une analyse profonde de la chaîne de valeur de l'entreprise. Orki vous accompagne pour la déterminer. Vous pourrez aussi compter sur un bilan carbone complet, ainsi qu'une analyse du cycle de vie des produits.
Ces étapes sont absolument indispensables, pour réduire le scope 3, mais aussi le scope 1 et le scope 2.
Cette phase d'audit doit impérativement être confiée à des professionnels experts de la question, pour profiter d'une analyse efficace, proposée d'un point de vue externe.
La collecte des données en externe
Vient ensuite l'étape chronophage de la collecte des données. Quand il s'agit de réduire le scope 3 pour décarboner sa chaîne de valeur, les recherches sont nettement plus complexes que lorsqu'il s'agit des émissions directes de gaz à effet de serre.
Un véritable travail d'investigation doit être mené. Ici aussi, l'appel à des prestataires externes permet de soulager l'entreprise de cette démarche. Cela permet en outre de gagner du temps avec des experts susceptibles de poser les bonnes questions, ou encore d'utiliser les meilleures sources dans leur recherche d'informations.
La priorisation des actions
Ce bilan carbone axé sur les émissions indirectes permet ensuite de savoir quelles actions peuvent être menées pour décarboner la chaîne de valeur.
Il faut alors établir un ordre de priorité. La logique voudrait que l'on commence par les éléments les plus polluants et susceptibles de générer des émissions de CO2.
Dans la réalité, les choix de priorisation des actions sont bien plus complexes. Il faut effectivement prendre en compte les possibilités existant réellement pour réduire les émissions. Les décisions doivent également être prises à la lumière des enjeux de l'entreprise, pour lui permettre de pérenniser son activité, tout en la rendant plus verte.
La sensibilisation des parties prenantes
Tout un travail attend aussi ceux qui se lancent dans la réduction des émissions indirectes de leur activité, concernant la sensibilisation des parties prenantes.
Il peut par exemple s'agir d'éveiller les consciences chez différents prestataires comme les fournisseurs. Cela peut véritablement leur permettre de remettre en question leur activité pour tendre vers quelque chose de plus écologique.
Cela contribuera à terme à réduire le scope 3.
Le bouleversement de la chaîne de valeur
Le bilan carbone peut aussi être l'occasion de changer profondément les processus de travail d'une entreprise.
Pour réduire les émissions indirectes, on peut choisir de mener des changements en interne, qui auront des incidences sur le scope 3.
Par exemple, les déplacements professionnels des collaborateurs d'une entreprise peuvent être réduits, en envisageant davantage de télétravail ou de communication à distance. Cela contribue de façon significative à décarboner la chaîne de valeur.
L’innovation technologique au service de la décarbonisation
Parfois, il faudra aussi engager de la recherche et du développement pour trouver de nouvelles solutions.
La plupart du temps, on aura tendance à penser que la R&D a pour objectif de réduire le scope 1 et le scope 2.
Le scope 3 peut aussi être impacté. En prenant un exemple simple, il peut s'agir d'innover sur la façon dont les déchets issus de l'activité seront gérés.
La phase de suivi
Pour finir, les actions menées doivent être suivies, pour savoir si les résultats escomptés ont réellement été obtenus. Cela permettra aussi de challenger à nouveau la chaîne de valeur, pour tendre vers une activité plus verte. Ce travail d'évaluation peut être délégué à Orki.
Décarboner sa chaîne de valeur en réduisant le scope 3 : cas pratique
Pour vous aider à comprendre de façon très concrète comment décarboner sa chaîne de valeur en réduisant le scope 3, voici le cas pratique d'une entreprise travaillant à la production de produits électroniques.
L'analyse de la chaîne de valeur
Tout commence donc par l'analyse de la chaîne de valeur de l'entreprise. Dans le scope 3, on pourra prendre en compte différentes sources d'émissions de CO2 comme :
- La fabrication des composants électroniques par les fournisseurs,
- Le transport des matières premières,
- L'utilisation d'énergie par les clients.
Cette partie du bilan carbone est complexe à établir, mais elle est essentielle pour décarboner la totalité de la chaîne de valeur.
La collecte des données externes
Vient ensuite l'étape où l'on réunit toutes les informations nécessaires au calcul des émissions indirectes de l'entreprise. Cette démarche peut être facilitée, si les prestataires externes disposent déjà de leur propre bilan carbone. Dans tous les cas, une évaluation du CO2 rejeté par chaque activité indirecte est absolument essentielle.
Dans le cas d'une entreprise travaillant dans la conception de produits électroniques, il faudra aussi prendre en compte l'impact environnemental de l'extraction de certaines matières premières.
Par exemple, pour la conception des batteries, on utilise parfois du cobalt. Son extraction a un effet direct sur le changement climatique puisqu'il est extrêmement polluant.
La création d'un plan d'action
L'entreprise va ensuite devoir créer un plan, avec des actions à mener à court, moyen et long terme. L'action court terme peut par exemple être de mieux gérer le recyclage des déchets issus de la production. Sur le long terme, on peut envisager d'engager un travail de recherche, pour trouver des matières premières moins polluantes ou encore de nouveaux fournisseurs.
Le travail avec les parties prenantes
L'entreprise peut aussi choisir de sensibiliser ce qui contribue de façon indirecte à son activité. Il s'agit véritablement d'un travail de pédagogie, ou l'entreprise va exposer les défis environnementaux auxquels elle est confrontée.
Ici, l'appui d'une entreprise comme Orki est absolument indispensable pour mettre un maximum de chances de votre côté.
L'innovation technologique
Une entreprise effectuant un bilan carbone, et souhaitant réduire ses émissions directes et autres émissions indirectes doit orienter son innovation en ce sens.
Il s'agira éventuellement de penser les produits, sous le spectre d'une nouvelle conscience de l'impact environnemental.
L’innovation peut aussi directement avoir pour objet de réduire les émissions liées à l'activité.
La réévaluation continue de la réduction du scope 3
Une fois ce travail de fond effectué, il est impératif de mettre en place des KPIs pertinents, pour pouvoir évaluer l'évolution des émissions de gaz à effet de serre du scope 3. Il s'agit de la meilleure solution pour continuer à progresser vers une activité plus verte.
Réduire son Scope 3 en bref
Le scope 1 et le scope 2 sont souvent ceux sur lesquels les entreprises choisissent d'agir en priorité pour réduire leur impact environnemental. Elles ont effectivement une maîtrise directe des éléments inhérents à ces derniers.
Face à la prise de conscience générale, du point de vue du bilan carbone des activités, le scope 3 est au cœur de tous les débats. Le calcul des émissions indirectes de gaz à effet de serre est effectivement complexe, mais il peut permettre de lutter contre le changement climatique.
Face à la complexité de cette mission, l'appel à Orki peut vous permettre de déléguer un important travail d'investigation, nécessaire à ce bilan d'émissions de gaz. Nous nous occupons ensuite d'une mise à jour régulière des données collectées, pour vous permettre de trouver les meilleurs plans d'action possible, pour tendre vers la neutralité carbone.