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Empreinte carboneTransports & logistiques

Empreinte carbone des transports : calcul et impact

nuage
Par Gautier Mulak
mis à jour le 28 févr. 2024

Le transport est une source importante d'émissions de gaz à effet de serre. En France, il représente 32 % des émissions totales, ce qui en fait le deuxième secteur le plus émetteur après les bâtiments (38 %). Il convient de noter que ces chiffres n'incluent pas le transport maritime international et l'aviation, pour lesquels les données ne sont pas disponibles au niveau national.

Qu'est-ce que l'empreinte carbone des transports ?

Définition de l'empreinte carbone.

L'empreinte carbone est la quantité totale de gaz à effet de serre émise sur l'ensemble du cycle de vie d'un produit, d'un service ou d'une activité. Elle est exprimée en kilogrammes de CO2 équivalent (CO2e).

L'empreinte carbone des transports comprend les émissions générées par la fabrication, l'entretien et l'utilisation des véhicules, ainsi que par la construction et l'entretien des infrastructures. Elle considère donc les émissions directes (dues à la combustion des carburants), mais également les émissions indirectes (dues aux procédés de fabrication, par exemple).

Pourquoi les émissions de gaz à effet (GES) de serre rejetées par les transports accentuent le réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique est causé par une augmentation de la température moyenne de la surface de la Terre. Cela est dû à l'augmentation des émissions de GES dans l'atmosphère, qui piègent la chaleur du soleil.

Le transport est une source majeure des émissions de GES, dont le dioxyde de carbone est le plus présent dans l'atmosphère. Au total, en 2018, 24 % des émissions mondiales de CO2 dues à la combustion d’énergie relève du secteur des transports. La réduction de ces émissions est essentielle pour ralentir les effets du changement climatique.

L'empreinte carbone du secteur des transports en France.

Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), les transports représentent 31 % de l'empreinte carbone du pays. Les véhicules privés sont responsables de plus de la moitié de cet impact, suivis par les véhicules lourds tels que les camions et les bus.

Le mode de transport le moins polluant est le chemin de fer, dont l'empreinte carbone représente moins de 1 % du bilan global des transports. Si la France a fait des progrès considérables pour réduire sa dépendance énergétique au charbon et au pétrole, le secteur des transports reste un sujet de préoccupation majeur.

Empreinte carbone des français par secteur

Comment calculer l'empreinte carbone des transports ?

Quels sont les gaz à effet de serre (GES) comptabilisés dans le bilan carbone des transports ?

L'empreinte carbone du transport comprend toutes les émissions de gaz à effet de serre, notamment :

  • Le dioxyde de carbone (CO2)
  • Le méthane (CH4)
  • L'oxyde nitreux (N2O)
  • Les hydrofluorocarbones (HFC)
  • Les hydrocarbures perfluorés (PFC)
  • L'hexafluorure de soufre (SF6)

Ces six gaz à effet de serre sont les plus couramment émis par le secteur des transports. Ils sont mesurés en fonction de leur potentiel de réchauffement planétaire (PRP).

Information importante

Le PRP est une mesure de la contribution d'un gaz donné au réchauffement de la planète sur une période donnée.

Gaz à effet de serre émis par les transports

Empreinte carbone des transports : quel périmètre ?

Construction du véhicule.

Les émissions liées à la construction du mode de transport sont incluses dans l'empreinte carbone.

Par exemple, la voiture électrique nécessite une consommation de terres rares importante : le lithium pour composer les batteries, le cobalt, le nickel et le manganèse.

Si une entreprise détient ses propres véhicules, la part liée à la fabrication du véhicule est comptabilisée dans la catégorie « immobilisation ». Le calcul est amorti sur le nombre d'années d’existence du véhicule.  

Émissions de GES liées aux infrastructures.

Chaque transport nécessite la construction d'une infrastructure pour fonctionner, que ce soit un port, des rails, une autoroute ou un aéroport.

Émissions de GES liées à l'utilisation du véhicule.

Le véhicule, pour fonctionner, a besoin d'énergie. Il peut s'agir d'électricité ou d'énergie fossile comme le carburant pour la voiture.

Le carburant ou l'électricité doivent eux-mêmes être produits, transportés et stockés.

En moyenne, on estime que la voiture électrique émet 100 g de CO2e par kilomètre. Le même modèle propulsé à l’essence rejette 200 à 250 g CO2/km.

Détail de l'empreinte carbone d'une voiture Renault

La Méthode Bilan Carbone ® est la méthode de calcul la plus répandue.

Elle a été créée en France en 2000 par l'ADEME.

Cette méthode considère toutes les étapes du cycle de vie du mode de transport, de l'extraction des matières premières à la fin de vie et est la plus utilisée pour calculer l'empreinte carbone des véhicules.

La méthode détermine l'empreinte carbone globale et la rapporte à un coefficient au kilomètre. Il s’agit ensuite de convertir cette énergie consommée en kilogrammes de CO2 équivalents émis.

Une métrique souvent utilisée est le nombre de CO2 émis par passager et par kilomètre parcouru pour le transport de personnes, et le nombre de CO2 émis par tonne et par kilomètre parcouru pour le transport de marchandise.

Quelle est l'empreinte carbone par mode de transport ?

Empreinte carbone du transport routier.

Le transport routier se mesure en kilomètres, tandis que le transport de marchandises tient également compte du poids.

L'empreinte carbone d'une voiture varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment le modèle de la voiture, le pays où la batterie est produite et le type de conduite.

Les voitures électriques ont une empreinte carbone plus faible que les voitures à essence, et les batteries de fabrication allemande ont une empreinte carbone plus faible que les batteries de fabrication chinoise. Une conduite trop rapide, avec trop d'à-coups, ou avec de mauvais pneus émettra plus de CO2. Il est donc important de tenir compte de ces facteurs lors du calcul de l'empreinte carbone d'une voiture.

Information importante

L'empreinte carbone de la voiture varie de 100 à 150 grammes par kilomètre et par passager. Ces chiffres sont à nuancer. Il existe de nombreux autres polluants émis par les voitures tels que les oxydes d'azote (NOx), les particules (PM) ou les hydrocarbures (HC).

Empreinte carbone d'un trajet en avion.

La méthode la plus efficace pour calculer l'empreinte carbone d'un avion est de considérer la consommation de carburant de l'avion sur un itinéraire spécifique, telle que fournie par le site web de l'aviation civile.

Ces données peuvent être utilisées pour estimer le nombre de passagers et calculer l'empreinte carbone en termes de passager.km.

Une unité similaire peut être utilisée pour le transport de marchandises, en tenant compte d'un taux de remplissage moyen des camions : tonne.km.

2 % des émissions mondiales proviennent du transport en avion, selon l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI). C'est autant que les émissions de GES liées au numérique. Cependant, les trajets en avion ne sont utilisés que par 10 % de la population mondiale.

Information importante

L'empreinte carbone d'un avion est de 145 à 285 g de CO2 par passager et par kilomètre parcouru.

Empreinte carbone du train.

Le train fait figure de bon élève. Cela s'explique en partie par les progrès techniques réalisés ces dernières années : les locomotives sont de plus en plus performantes, et il est désormais possible de produire de l'électricité à partir de sources renouvelables.

Pour estimer les émissions de CO2 générées par un trajet en train, il suffit donc de connaître la consommation d'électricité et le mix électrique du pays dans lequel se déplace le train.

De la même manière que pour l'aérien, le passager.km est pertinent puisque les trains transportent plusieurs personnes. Dans le cas des TGV, TER et Transiliens, la SNCF fournit ces données directement.

Vous pouvez trouver cette information lorsque vous achetez votre billet de train, mais également dans des bases de données publiques.

Information importante

L'empreinte carbone du train varie en fonction de sa catégorie : 2,4 g CO2 par kilomètre pour le TGV, 8,1 g pour l’Intercité, et 29,4 pour les TER. En comparaison, un trajet en avion émet en moyenne 160 g de CO2 par passager.km. Le train constitue un mode de transport plus respectueux de l'environnement.

Empreinte carbone du transport maritime.

L'approche pour le calcul du transport est semblable à celle du transport aérien et ferroviaire.

Le calcul de la consommation de carburant d'un navire est fondé sur la distance parcourue, le tonnage transporté et la consommation propre du navire.

En 2018, le transport maritime a produit 13,5% des émissions totales de gaz à effet de serre de l'Union européenne (UE), loin derrière le transport routier et le transport aérien.

Emissions de gaz à effet de serre par type de transports

Comment l'empreinte carbone des transports affectent le bilan carbone des entreprises ?

Les transports ont un impact direct sur l'activité et le bilan carbone de l'entreprise.

Le transport de marchandises affecte le bilan carbone d'une entreprise sur l'ensemble de la chaine de valeur.

Le transport en amont de la production.

Il s'agit du transport des matières premières, de produits finis ou semi-finis vers les sites de production de l'entreprise.

Cela se fait généralement par des moyens de transport tels que des bateaux, des avions ou l'utilisation de poids lourds.

Le transport interne à l'entreprise.

Cela correspond au transport de marchandises entre les différents sites de production de l'entreprise. Ce transport est souvent effectué par des poids lourds.

 Le transport en aval de la production ou la distribution aux clients.

Après la production, les produits doivent être transportés vers leur destination finale : clients, détaillants ou distributeurs. Ce transport est aussi habituellement effectué par des poids lourds.

Impact carbone du transport de marchandises sur la chaine de valeur

Les déplacements liés aux collaborateurs et aux clients.

Les déplacements professionnels.

Pour une entreprise, il s'agit des voyages d'affaires et des véhicules de fonction mis à disposition des salariés.

Les entreprises françaises ont un long chemin à parcourir pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux déplacements professionnels.

Selon le dernier rapport de la Fondation Pour le Progrès de l'Homme (FPH), les entreprises du CAC 40 émettent en moyenne 1,5 million de tonnes de CO2 par an grâce aux voyages d'affaires de leurs salariés.

C'est une augmentation de 4% par rapport à l'année précédente. La FPH estime que les entreprises françaises ont encore un potentiel de réduction de 20% à 30%.

Les déplacements domicile/travail des salariés.

On parle ici des émissions de GES liées aux trajets des salariés pour se rendre de leur maison au lieu de travail.

70% des français utilisent encore la voiture pour ce type de déplacement. Les autres modes de transport sont le transport en commun, le vélo ou à pied.

Les données peuvent être obtenues en interrogeant les employés ou en s'adressant à un responsable des ressources humaines.

Les déplacements sur site des clients.

Pour certaines entreprises, il peut être pertinent d'intégrer le calcul des émissions de GES liés aux transports des visiteurs sur site dans le bilan carbone.

C'est notamment vrai pour des événements et des conférences, ou pour des sites de distribution qui nécessitent des trajets en voiture.

Flux de personnes liés à l'activité d'une entreprise

Quelles sont les actions pour réduire l'empreinte carbone des transports ?

Réduire les émissions de GES liées au transport de marchandises.

Optimiser les flux logistiques.

La planification de la chaîne logistique est cruciale pour réduire l’impact sur l’environnement. Une analyse permettant d’identifier l'emplacement optimal des stocks afin d’améliorer la disponibilité des produits tout en réduisant les transports superflus de marchandises est un levier important pour réduire les émissions de GES.

Cette approche globale permet non seulement de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais encore de réduire les coûts logistiques.

L’indicateur de pilotage de ce levier est le ratio entre le nombre de tonnes transportées et le nombre de tonnes vendues.

Information importante

De 2020 à 2021, ce ratio s’est amélioré de 9,5 % pour l'entreprise Michelin (hors transport aérien exceptionnel lié à la crise de la COVID), principalement dû à la suppression de certains flux de semi-finis en Europe et en Amérique du Nord. Par exemple, l'approvisionnement local en matières premières pour les usines espagnoles a remplacé un approvisionnement historique en Europe de l’Est et a permis d’éviter des émissions de CO2. 

Prioriser les transports ferroviaires, fluviaux ou maritime pour les marchandises.

Toujours pour l'entreprise Michelin, en Europe, une liaison train a été mise en place entre la Roumanie et l’Allemagne qui a permis d’éviter environ 500 t de CO2 en 2021 avec plus de 550 voyages pour transporter les marchandises. Au Brésil, l’utilisation de la voie fluviale au lieu des poids lourds au départ et à l’arrivée de l'usine de Manaus a aidé à éviter 250 t de CO2 en 2021.

Prioriser ces modes de transport permet aux entreprises de réduire les émissions de GES de leur chaine logistique.

Favoriser le développement des transports bas-carbone.

En France, La Poste est pionnière quant à l'adoption d'une flotte bas-carbone. Le nombre de véhicules électriques ou roulants à l'hydrogène ou au biogaz est en nette augmentation depuis plusieurs années.

En 2022, sur un total de 60 000 véhicules, 61% des véhicules sont électriques (23 000 vélos à assistance électrique, 7 200 véhicules légers, 6 200 Staby, 1600 quads électriques).

Réduire les émissions de GES liées au transport de personnes.

Limiter les déplacements professionnels.

Ce type de trajet est souvent effectué en avion. En France, étant donné le mix électrique faible en carbone, un trajet en train a impact nettement plus faible qu'un trajet en avion.

Réduire les voyages d'affaires et prioriser des modes de transport moins émissifs est un bon moyen pour une entreprise de réduire les émissions de GES.

Mettre en place des plans de mobilités pour les salariés.

Certaines entreprises mettent en place des plans de mobilité, comme des transports en autobus, des services de covoiturage, le financement d'abonnements pour le transport en commun ou le développement d'infrastructures pour utiliser le vélo.

Quel outil utiliser pour calculer les émissions de gaz à effet de serre des transports de l'entreprise ?

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  • Pédagogie : compréhension du calcul 
  • Simplicité : possibilité pour chaque employé de rentrer sa donnée spécifique de transport
  • Il est compatible avec une Certification Bilan Carbone ®
  • L'outil propose des intégrations à vos outils qui permettent un suivi dans le temps

Application pour le calcul du bilan carbone

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