Par où commencer sa démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Comment choisir entre des méthodologies comme le bilan carbone ou le GHG Protocol ?
Cet article répond à ces questions, et vous guide dans la compréhension des étapes clés pour amorcer une transition bas-carbone. Il s’adresse aux entreprises souhaitant transformer une obligation en une opportunité : celle d’intégrer la décarbonation au cœur de leur stratégie.
Qu’est ce que les GES et le GHG Protocol ?
Petit rappel sur les GES
Les gaz à effet de serre (GES), ou les GHG (Greenhouse Gases) en anglais, sont des gaz présents dans l’atmosphère qui capturent une partie de l’énergie émise par la Terre sous forme de rayons infrarouges.
En résumé, le Soleil envoie des rayons sur Terre, la surface les absorbe, puis une partie de cette énergie est renvoyée dans l’atmosphère. Les gaz à effet de serre piègent une partie de cette chaleur, ce qui maintient une température idéale pour la vie. C’est un processus naturel et vital.
Cependant, l’activité humaine (industrie, agriculture, transports, etc.) a fortement augmenté la concentration de ces gaz au fil des années, entraînant un déséquilibre et un réchauffement climatique anormal. Ce phénomène, s’il n’est pas contrôlé, a des conséquences graves sur les écosystèmes et les populations.
Les six principaux gaz à effet de serre sont :
- Dioxyde de carbone (CO₂) : il provient de la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), de la déforestation et de certains procédés industriels. C’est le gaz de référence pour mesurer l’impact climatique.
- Méthane (CH₄) : émis par les élevages, les décharges, et l’exploitation des combustibles fossiles.
- Protoxyde d’azote (N₂O) : libéré principalement par l’agriculture (engrais azotés) et certaines activités industrielles.
- Hydrofluorocarbures (HFC) : utilisés dans les systèmes de climatisation et de réfrigération, ces gaz sont des composés synthétiques mais en voie de régulation.
- Perfluorocarbures (PFC) : ils résultent de la production d’aluminium et de certaines activités industrielles, ils sont stables et nocifs à long terme.
- Hexafluorure de soufre (SF₆) : principalement utilisé dans l’industrie électrique comme isolant, c’est le gaz avec l’impact climatique le plus élevé par molécule.
Qu’est-ce que le GHG Protocol et dans quel contexte est-il utilisé ?
Le GHG Protocol est une méthodologie internationale utilisée pour calculer et gérer les émissions de gaz à effet de serre d’une organisation ou d’une entreprise. Il repose sur des principes fondamentaux de transparence, d’exhaustivité, de précision et de cohérence. Son objectif principal est d’aider chaque organisation à dresser un portrait détaillé de ses émissions pour mieux les comprendre et les réduire.
Concrètement, une entreprise commence par mesurer ses émissions sur une période donnée (généralement une année) en identifiant les postes d’émissions les plus importants, comme les processus industriels, les transports, ou encore l’énergie consommée. Cette “photographie” permet d’élaborer un plan d’action en ciblant les activités les plus émettrices. Cela guide les priorités de décarbonation : quelles actions mettre en place en premier, et quels secteurs auront l’impact le plus significatif.
Dans un cadre réglementaire, comme celui de la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises sont tenues d’effectuer un calcul de leurs émissions de gaz à effet de serre en utilisant la méthodologie GHG Protocol, et également de proposer un plan de décarbonation.
Quelles sont les grandes étapes du GHG Protocol ?
Le GHG Protocol suit une méthodologie structurée où chaque étape permet l’élaboration d’un plan d’action efficace.
Cadrage de l’étude
La première étape consiste à définir clairement le périmètre de l’étude :
- Le périmètre opérationnel couvre les activités et processus spécifiques de l’entreprise (par exemple, production, transport, énergie consommée).
- Le périmètre organisationnel précise les entités incluses (filiales, sites de production, etc.). On choisit également l’année d’étude, souvent une année représentative, pour établir une base de référence.
Cette étape garantit que l’étude est bien adaptée aux besoins de l’entreprise.
Collecte des données
Cette étape implique de rassembler les données d’activité pertinentes pour calculer les émissions de gaz à effet de serre. Cela peut inclure :
- la consommation d’énergie (électricité, gaz, carburant) ;
- les déplacements professionnels (voitures, avions, etc.) ;
- les achats de biens et services ;
- les données liées aux déchets.
Calcul des émissions
À partir des données collectées, on attribue un facteur d’émission à chaque activité. Ces facteurs, disponibles dans des bases de données publiques (comme celles de l’ADEME en France), permettent de convertir les données d’activité en émissions de GES (exprimées en équivalent CO₂).
Contrôle de la qualité des données
Avant d’interpréter les résultats, on procède à un contrôle qualité rigoureux pour s’assurer que toutes les données nécessaires ont été collectées. Si des données sont manquantes, des hypothèses documentées peuvent être formulées pour combler les lacunes, afin de maintenir l’exhaustivité du bilan.
Restitution et interprétation des résultats
Une fois les calculs terminés, on identifie les postes les plus émetteurs. Cela permet de mieux comprendre quelles activités ou processus de l’entreprise contribuent le plus aux émissions de GES.
Élaboration et mise en place d’un plan d’action
À partir des résultats, l’entreprise élabore une liste d’actions pour réduire ses émissions. Ces actions doivent être :
- Ciblées, et prioriser les activités les plus émettrices.
- Réalistes, et éviter un plan trop ambitieux qui risquerait de ne pas être suivi.
- Quantifiées, et associer à chaque action un objectif de réduction mesurable.
Par exemple, une entreprise industrielle pourrait opter pour des matières premières recyclées ou réduire ses déchets de production. Elle pourrait aussi encourager les trajets en train au lieu de l’avion pour les déplacements professionnels.
Le plan d’action doit inclure des deadlines pour chaque initiative et être aligné sur les objectifs globaux de l’entreprise (par exemple, réduire les émissions de 15 % d’ici 2030).
Réduire ses émissions de GES, par où commencer ?
Comment mesurer précisément ses émissions de GES ?
Pour mesurer ses émissions de gaz à effet de serre, il est essentiel de s'appuyer sur des outils et des méthodologies reconnus. Voici les principales options disponibles :
- Formation à la Méthode Bilan Carbone® : approche développée par l'ADEME, permettant une évaluation détaillée des émissions.
- Calculatrices en ligne gratuites : outils simplifiés pour une première estimation.
- Logiciels SaaS spécialisés : plateformes offrant des fonctionnalités avancées pour la collecte, l'analyse et le reporting des données carbone.
- Cabinets de conseil : experts fournissant un accompagnement personnalisé pour des analyses approfondies et la mise en place de stratégies de réduction.
Une fois vos émissions précisément quantifiées, comment pouvez-vous agir rapidement pour réduire votre empreinte carbone ? Voici quelques idées à mettre en place sans attendre.
Quelques quick wins pour réduire ses émissions
Quelques pistes pour réduire rapidement ses émissions de GES :
- Sensibilisation des collaborateurs : organiser des ateliers comme la Fresque du Climat ou des sessions de formation pour impliquer l’ensemble des employés dans la démarche.
- Optimisation énergétique : réduire la consommation d’énergie en installant des éclairages LED, en optimisant les équipements électriques, ou en favorisant des thermostats intelligents.
- Réduction des déchets : limiter les emballages, encourager le tri et réduire les volumes de déchets non recyclables.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre ne se limite pas à une simple déclaration d’intentions : elle nécessite des actions chiffrées et priorisées.
Qu'est-ce que la décarbonation ?
La décarbonation représente les démarches visant à réduire les émissions de GES, avec pour but d’atteindre la neutralité carbone.
Pourquoi décarboner ? Cela permet de :
- Réduire son impact environnemental en diminuant ses émissions.
- Répondre aux normes nationales et internationales, comme la directive européenne CSRD.
- Améliorer l’efficacité opérationnelle et renforcer l’attractivité de la marque.
Pour intégrer la décarbonation au cœur de votre stratégie, vous pouvez :
- Réaliser un bilan carbone ou utiliser le GHG Protocol pour identifier les postes les plus émetteurs.
- Adopter des solutions bas-carbone, comme passer aux énergies renouvelables, réduire les déplacements aériens, ou encore optimiser les chaînes d’approvisionnement.
- Former et sensibiliser ses collaborateurs pour qu’ils deviennent acteurs du changement.
La décarbonation s'affine au fil des progrès technologiques. Elle doit s’inscrire dans une vision à long terme.
Bilan carbone VS GHG Protocol : quelles différences et comment choisir ?
Les méthodologies de quantification d’émissions de gaz à effet de serre “bilan carbone” et “ GHG Protocol”, sont souvent perçues comme similaires, mais elles présentent quelques différences.
En France, le bilan carbone peut être suffisant pour répondre aux exigences locales, en particulier pour les PME et TPE. Le GHG Protocol est essentiel dans un contexte international.
Cependant, il n’est pas toujours nécessaire de choisir entre les deux méthodologies. Des outils et prestataires spécialisés, comme Orki, offrent une double compatibilité.
Dans le cadre d’un rapport CSRD, un rapport conforme au GHG Protocol est incontournable. Cependant, les entreprises peuvent combiner les deux méthodologies pour bénéficier d’une approche plus complète.
Le bilan carbone sert à démontrer un engagement concret et à structurer un plan d’action de décarbonation. Le GHG Protocol assure transparence, particulièrement lorsqu’il s’agit de rapports destinés à des parties prenantes internationales. Ensemble, ces outils offrent une vision globale des efforts climatiques de l’entreprise.
Comment Orki accompagne ses clients sur le sujet ?
Orki est une solution clé en main pour aider les entreprises à mesurer, comprendre et réduire leurs émissions de GES.
Sa plateforme intègre à la fois la méthodologie du bilan carbone et celle du GHG Protocol. Concrètement, cela signifie que :
- Dès le début de la mission, Orki guide les entreprises dans la collecte de données pour répondre aux deux cadres.
- Une fois le bilan réalisé, les résultats sont disponibles à la fois au format ADEME (bilan carbone) et au format GHG Protocol.
Orki propose un accompagnement sur-mesure pour aider les entreprises, qu'elles soient locales ou internationales, à structurer leur démarche bas-carbone. Vous souhaitez être accompagné pour commencer votre démarche de réduction des GES ? Contactez gratuitement Orki pour en savoir plus sur notre méthode d’accompagnement.